Dans un souci de réduire leurs dépenses énergétiques et de verdir leur image, de plus en plus d'entreprises font le choix de se tourner vers les énergies renouvelables. Parmi les solutions plébiscitées, la pose de panneaux solaires sur le toit d'une construction a le vent en poupe. Entre autres avantages, un bâtiment photovoltaïque permet de produire de l'électricité en autoconsommation dont le surplus peut être revendu. Une telle installation représente néanmoins un coût qui fait que d'aucuns s'interrogent sur sa rentabilité à moyen terme.
Quelle somme prévoir pour équiper un bâtiment de panneaux solaires ?
Pour savoir si un bâtiment photovoltaïque est rentable, il faut avant tout s'interroger sur le coût que peut représenter ce type de construction. Divers éléments sont susceptibles d'influer sur le prix, parmi lesquels :
- la qualité des matériaux qui composent les panneaux solaires ;
- la puissance de l'installation qui est exprimée en kilowatts-crêtes (kWc) ;
- les tarifs de pose qui peuvent grandement diverger selon les installateurs.
À titre d'exemple, un dispositif d'une puissance de 3 kWc coûtera entre 8500 et 14 500 euros TTC. S'il atteint les 9 kWc, la somme à débourser variera de 20 000 à 26 000 euros TTC. Notez que depuis une dizaine d'années, le prix des panneaux solaires a chuté d'environ 80 %, favorisant ainsi leur rentabilité sur le moyen terme. Cela procède, entre autres, de la volonté du gouvernement de favoriser la transition énergétique, tant chez les particuliers que les professionnels. Dans cette optique, vous pouvez bénéficier d'aides mises en place par l'État pour subventionner l'édification d'un bâtiment solaire :
- La prime à l’autoconsommation : son montant est calculé en fonction de la puissance en kWc fournie par les panneaux photovoltaïques. Si cette dernière est, par exemple, inférieure ou égale à 36 kWc, vous recevrez une prime de 210 euros par kWc. Pour en bénéficier, vous devez toutefois satisfaire à certaines conditions. L'installateur auquel vous confierez vos travaux doit notamment être qualifié RGE (Reconnu garant de l'environnement) et certifié Quali’PV.
- Le tarif d'achat : pour les professionnels, opter pour l'autoconsommation avec vente du surplus d'électricité offre la possibilité de générer un surcroît de revenus, et par conséquent d'amortir plus rapidement son investissement. Les tarifs d'achat sont fixés par l'État pour une durée de 20 ans. Ils sont, par exemple, de 0,10 euros par kWc pour une installation d'une puissance inférieure ou équivalente à 9 kWc.
- Les aides régionales : elles varient d'une région à une autre. Ainsi, la Bretagne a institué une aide spécifique à destination des agriculteurs.
Quels sont les facteurs qui influent sur la rentabilité d'un bâtiment photovoltaïque ?
Hormis le prix d'achat et de pose, différents éléments doivent être analysés afin de déterminer le moment à partir duquel un bâtiment solaire peut être jugé rentable. Voici les principaux d'entre eux :
- La puissance des panneaux photovoltaïques : par exemple, dans des conditions optimales, un dispositif d'une puissance de 100 kWc produit en moyenne de 90 000 à 140 000 kWh par an. Si vous choisissez d'autoconsommer l'électricité produite par de puissants panneaux et d'en revendre le surplus, votre bâtiment photovoltaïque vous assurera de rentrer rapidement dans vos frais.
- L'inclinaison et l'orientation des panneaux : pour tirer le meilleur profit de votre centrale solaire, vos panneaux devront être de préférence orientés plein sud et éviter les zones d'ombrages dues à la présence d'un arbre, d'une habitation, etc. Leur inclinaison s'avère aussi un point à ne pas négliger. Dans l'idéal, elle doit être d'environ 30 °.
- Les frais de fonctionnement : il peut s'agir, par exemple, des dépenses dues à l'entretien des panneaux. Ce dernier présente l'avantage d'être peu contraignant. Vous pouvez vous contenter de les nettoyer une fois chaque année afin d'éviter que les poussières accumulées ne nuisent à leur rendement. Si vous possédez un bâtiment photovoltaïque, vous devrez également vous acquitter chaque année de la taxe TURPE. Son montant oscille entre 25 et 40 euros.
- La durée de vie des panneaux solaires : pour que votre retour sur investissement soit bénéfique, il est préférable que votre centrale solaire dispose d'une longévité conséquente. À l'heure actuelle, la plupart des constructeurs s'engagent à concevoir des panneaux dont la performance est assurée à hauteur de 80 % minimum sur vingt ans. Une fois ce délai passé, vos panneaux seront toujours en état de fonctionner même si leur rendement décroîtra peu à peu.
Comment calculer la rentabilité d'un bâtiment solaire ?
Bien que relativement chers à l'achat, les panneaux solaires posés sur votre toiture vous permettront de faire rapidement des économies d'énergie notables. Si l'on tient compte des éléments mentionnés précédemment, on peut estimer qu'un bâtiment photovoltaïque sera rentabilisé après 7 ou 10 années. Au vu de la hausse récente des prix de l'énergie, il s'agit incontestablement d'un investissement bénéfique sur le moyen terme. D'après EDF ENR, ce type de construction génère de "nouveaux revenus durables sur 20 ans". Si vous souhaitez évaluer de manière plus précise la rentabilité de votre bâtiment solaire, prenez en compte le calcul du prix de l'installation ainsi que celui des économies d'énergie réalisées grâce à vos panneaux photovoltaïques. Affinez ensuite vos opérations en effectuant le ratio entre les frais d'investissement et les gains obtenus chaque année. Par exemple, dans le cas d'une centrale solaire de 3 kWc, le coût d'installation initial sera d'environ 6120 euros. Pour la première année, vous pouvez espérer un gain de 753 euros, soit un résultat d'exploitation de -5457 euros. Dans ces conditions, le retour sur investissement aura approximativement lieu après huit années avec un bénéfice de près de 980 euros. Pour davantage de précision sur la rentabilité de votre installation, fiez-vous à l'expertise d'un courtier en énergie tel que Opéra Energie.